Nan, désolée, flemme de mettre un titre!

Une belle journée, exemple parmi tant d'autre de celles qui s'écoulaient au manoir des Anges du passé. Comme à son habitude, Nero faisait les quatre cents coups et était même en avance sur son 'programme'. Au lieu d'un programme, c'était plutôt un carnet usé qui tenait lieu de liste où il notait toutes les idées nuisibles qui lui passaient par la tête. Avachi dans un des fauteuils, l'ange consultait ses notes en baillant. La journée touchait à sa fin. La salle était déserte et globalement, le manoir aussi. Bref, une journée ennuyeuse même pour quelqu'un doté d'une certaine patience. Pour Nero, au contraire, c'était l'idéal. Personne pour se plaindre des dégâts causés où pour surveiller que ses missions étaient bien effectuées. Le rêve pour cette tornade qui continuait de secouer chaque jour le manoir au rythme de ses frasques. Il s'étira longuement et se redressa légèrement, virant le carnet de ses genoux pour se relever et mettre à éxécution le plan -machiavélique- qui depuis tout à l'heure murissait dans sa tête. C'était d'une simplicité enfantine mais la nuisance occasionnée durerait pendant plusieurs jours. Il se leva et grimpa sur la table en fredonnant un vieux morceaux de rock. Tenté de danser quelque pas sur la longue table (et de la rayer par la même occasion), Nero se força à se concentrer sur son objectif: Les lampes de la pièce. Il utilisa osn pouvoir et les gela purement et simplement. Pouf! plus de lumière. Voilà qui était mieux. Plongée dans l'obscurité, c'était surement le meilleur endroit pour dormir! Mais avant ça: place à la dernière crasse en date de la soirée!!! Hum...non d'abord la sieste! Il descendit et se recala dans un des fauteuil, sombrant bien vite dans le sommeil. Il se réveilla une dizaine de minutes après
ça faisait un bon quart d'heure qu'il se déhanchait sur la table, chantant à tue tête en faisant crisser ses chaussures sur le meuble. C'était décidément bon de se défouler après cette petite période de repos. Les paroles ordurières fusaient et il ne fatiguait toujours pas. Et la lumière...se ralluma! la porte s'ouvrit et, interrompu dans sa danse guerrière, il trébucha et se reçut sans trop de mal dans un des fauteuils, souriant comme un dément...

"Merci, merci public adoré! et non, le streap-tease, ça sera pour la prochaine fois!"

*zut, le boss*

Malgré ce soudain accès de conscience, Nero, ne fit pas un geste et resta tranquilement installé, reprenant son souffle. Viviane ne l'avait pas engueulé ce qui ne changeait pas grand chose. Il fît un grand sourire et hocha la tête, trop flemmard pour saluer autrement son chef hiérarchique.

"Bonsoir Boss, belle soirée n'es ce pas?"

L'interrogea il sans se départir de son air franchement dingue. De toute manière, on y pouvait rien! Nero était Nero et à ce stade là, il ne restait plus grand chose à faire. Les limites étaient toutes été brisées une à une et il était impossible de lui en remettre sans risquer une sérieuse explosion de fureur où une augmentation dramatique du nombre de conneries commises par l'intéressé. Donc, rien à faire. Aucune solution à part laisser filer et passer derrière pour réparer les dégâts. Il retira sa veste et l'envoya valser à l'opposé.

"Y'a pas un seule ventilo' en marche ici?! il fait une chaleur à crever!"

Un sort plus tard, toutes les vitres étaient prises par les glaces, cédant sous la pression, elle volèrent une à unes en éclat, sous le nez de Viviane. Voilà, c'était mieux comme ça. L'air du soir rentrait dans la pièce et agitait les cheveux de Nero qui regrettait l'absence de ses rollers, laissés dans sa chambre le matin même. Il avait envie de s'élancer par une des fenêtres déchiquetées et de dévaler une des allées en hurlant à tue tête. Ses jambes le démangeaient même après son coup de folie sur la table de la salle de réception, qui garderait les traces pendant un moment. Il suffisait certes de la changer mais c'aurait été un peu bête! ça faisait beaucoup plus 'art moderne' et beaucoup moins "salle de réunion classe au niveau déco' mais chiante à en crever!" L'ange étendit ses jambes et proposa à Viviane de prendre place sur un des autres fauteuils. Là se limitait sa notion étroite de la politesse. C'était déjà pas mal! non? Pour répondre à sa question: oui il s'était merveilleusement bien amusé aujourd'hui et sans plus attendre, Nero entreprit de lui faire le récit détaillé de sa journée sans rien oublier.

"Et vous? vous avez l'air un peu crevée je me trompe?"

Viviane leva a tête au plafond, comme si elle était atterrée par la folie de son subordonné. Ses cheveux basculèrent vers une teinte nettement plus sombre. Elle était assise en face de lui. Ben non, il n'y avait pas une seule goutte de pluie au dehors! même pas un nuage menaçant...Vivane pleurait. Prétrifié, Nero l'écouta, pour une fois presque 'sage' ets ans aucune idée folle qui lui passait par le cerveau. Il savait bien que les relations entre son chef et Wazza, le 'grand méchant' de l'histoire n'étaient pas au beau fixe. Mais, peu concerné par cette querelle, l'ange n'avait aucune idée de l'ampleur des dégâts. Il se contentait de se battre quand on l'envoyait en mission -et qu'il en avait envie- et de se tenir vaguement informé de l'évolution de la lutte contre les Zan, histoire de ne pas rester entièrement ignare. Ce n'était pas son combat. Les batailles étaient certes amusantes de son point de vue mais pas plus. Le reste se passa trop vite. Sans avoir eu le temps de trouver une parole réconfortante ni même de remettre ses neurones en marche pour commettre un nouvel acte de barbarie, Viviane lui avait littéralement sauté au cou. Jusqu'à maintenant, ses pleurs n'avaient pas eu beaucoup d'effet sur Nero, qui fouillait dans ses poches pour vérifier qu'il ne lui restait rien à grignoter. Là, comme figé, il ne savait pas vraiment comment réagir à part peut être en la prenant maladroitement dans ses bras.

*Et merde, un accès de gentillesse --'*

Prendre conscience de la situation était une chose, voir Viviane fondre en larmes en était une autre. Il se mit doucement à la bercer sans rien dire, toujours aussi maladroit et l'air carrément embarrassé. Décidant qu'il fallait peut être dire quelque chose où au moins, agir de manière un tantinet intelligente pour la première fois dans sa carrière d'ange, Nero se décida à parler, s'interrompant fréquemment pour chercher les mots justes.

"Allons, 'faut pas vous mettre dans des états pareils! je suis sûr qu'on finira par lui faire la peau à votre raclure de Wazza. Si vous voulez, j'irais moi même lui refaire le portrait! -bon ok, jusque là, on ne peut pas dire que j'ai effectué mes missions avec le plus grand sérieux...-...mais je vous promet de faire quelques efforts euh...*et je fais quoi maintenant?*"

C'était plutôt rare de sa part d'avoir envie d'aider quelqu'un (et encore moins de manière désintéressée) mais Viviane était si troublante et si désarmante de sincérité que Nero ne trouvait rien d'autre suggérer que lui proposer son aide.

Sentant que Viviane pleurait toujours, il la serra un peu plus fort, enhardi par cet élan stupide à ses yeux de gentillesse guimauve. Mais il y avait autre chose. Quelque chose de nouveau, qu'il n'avait jamais ressenti auparavant. Refusant de réfléchir trop longtemps à ce qui le poussait à agir ainsi, il se tût et attira Viviane plus fort contre son coeur qui battait à un rythme démentiel. S'il n'était pas déjà passé de vie à trépas, l'ange aurait craint d'y laisser la peau. C'était étrange. Si bizarre et si agréable à la fois. Elle lui décocha un magnifique sourire qui acheva de le faire fondre (voyez l'humour à deux balles...). Viviane avait fermé les yeux. Elle lui semblait si jolie...Oui bon, Nero avec des idées romantiques plein la tête, c'est déjà surréaliste mais pendant plus de dix minutes, ça, c'est plutôt inquiétant. Heureusement, elles avaient bien vite laissé place à des pensées d'une toute autre nature. Envolées toute les deux lorsque la chef des anges du passé déposa ses lèvres sur celles de Nero. D'ailleurs, tout où presque de ce qu'il avait en tête à se moment là fût balayé par une délicieuse sensation de volupté. Il se sentait frissonnant de la tête aux pieds sans pourtant avoir froid. Ses yeux restés grands ouverts sur ceux à présent blanc-perle de Viviane. Ce qui se passa en quelques minutes lui sembla durer une délicieuse éternité. ça pour une belle bêtise, c'était une belle bêtise. Belle par bien des points...

Le regard de Nero s'égara pendant deux-trois minutes sur la jolie silhouette de Viviane avant de se perdre irrémédiablement vers le dehors. Encore sous le choc mais carrément béat de bonheur. Il rompit le baiser.

"Je..."

Il n'arrivait -où ne voulait- pas à dire les deux mots restants, de crainte de briser ce moment. Nero pour qui les actes valaient bien dix milles 'je t'aime', s'empara de nouveau des lèvres de Viviane en laissant tranquillement ses mains descendre dans son dos.